Larzac
Larzac

727 road book

Le 727 est un perpétuel work in progress, parce que les chemins changent, parce que certains se ferment, d’autres s’ouvrent, parce que j’en découvre d’autres ou que des explorateurs m’en font connaître des nouveaux. Ce texte décrit le tour de l’Hérault pour que vous puissiez l’emprunter en connaissance de cause (si vous aimez savoir où vous posez vos roues cramponnées). Sauf exception, je n’évoque pas les points d’intérêt (points d’eau, boulangeries, épiceries, restaurants, camping…) : ils sont positionnés sur la carte. Alternativement à ce road book, j’ai publié plusieurs récits du tour. J’ai ailleurs publié des informations détaillées sur le tracé, la météo, le matériel adapté…

Carte géologique de l'Hérault
Carte géologique de l'Hérault

Cette carte géologique explique pourquoi l’Hérault est un département très varié. Voilà pour la mise en bouche. Le tour s’effectue dans le sens horaire, qui entraîne moins de poussage et minimise les forts pourcentages. Il suit la frontière du département et traverse presque toutes ses régions ou, tout au moins, les surplombe.

Les régions
Les régions

Pays de Thau

La partie côtière de l’Hérault étant plate, commencer le tour à Poussan (ou à Sète comme c’était le cas à l’origine), permet de couper en deux ce secteur, potentiellement monotone pour qui aime les singles virevoltant.

Très vite après la sortie de Poussan, on se retrouve dans les collines au-dessus de l’étang de Thau, avec une vue sur les parcs à huîtres de Bouzigues, Sète flottant à l’horizon. On enchaîne des singles peu techniques, mais parfois cabossés qui annoncent la couleur (déjà pas idéal pour le gravel). Après quelques raidillons, on plonge vers Mèze, coupe la nationale 113 et longe l’étang en direction de Bellevue (une pinède bien nommée). On arpente alors la plaine littorale par des secteurs gravel sans difficulté.

On découvre les cabanes des ostréiculteurs, puis traverse Marseillan, avant d’atteindre le canal du Midi. Un single rapide conduit jusqu’au cœur d’Agde. Historiquement la trace suivait les quais de l’Hérault pour rejoindre La Tamarissière et une des plus belles plages du département. On l’évite désormais pour continuer sur le single au bord du canal du Midi (sur la rive opposée à celle empruntée par les cyclotouristes).

Sète
Sète
Bellevue
Bellevue
Bellevue
Bellevue
Canal du Midi
Canal du Midi

Biterrois

Après les superbes écluses du Libron, on change de rive sur le canal, puis, à la hauteur de Portiragnes, on se dirige par petites routes et chemins vers l’ancienne embouchure de l’Orb qui forme la lagune de la Grande Maïre, une zone protégée qui pullule d’oiseaux. À la hauteur d’une longue écluse, la piste est parfois inondée sur une centaine de mètres. Dans ce cas, on passe à la pédale en amont de l’écluse où le sol est bétonné et le niveau de l’eau souvent moins profond.

Des chemins et des routes herbeuses amènent à Sérignan (superbe boulangerie sur la place, avec une spécialité de gâteau à la figue). On suit l’Orb, contourne la ville par le sud, puis par chemins et minuscules routes on débouche au-dessus de l’étang de Vendres. Un raidillon qui fait mal aux jambes après soixante kilomètres de plaine grimpe jusqu’à une pinède avec un beau panorama. C’est souvent l’occasion de casser la croûte. On redescend vers le charmant village de Vendres, au café presque toujours fermé, traverse des zones humides, des singles jouent à flanc de falaises de terre jaune.

Une route communale passe sous l’Autoroute A9, puis dévale vers Lespignan, avant un nouveau single à flanc de falaise, mais rien de vertigineux, un pur plaisir. Après avoir coupé la D162 menant à Nissan-Lez-Enserune, on entre dans un massif boisé. On escalade le puech Pounchat et le puech Cabrio. Plus loin, les chasseurs ont piégé la plupart des singles. On reste donc sur les belles pistes, profite du point de vue sur les étangs, les marais, la mer au loin, le massif de Clape à l’ouest, puis les Pyrénées.

Une route communale conduit à l’étang de Capestang. On commence par suivre des roubines par des chemins verdoyants, puis débute un long secteur à travers les roseaux, avec loin au nord-est l’impressionnante Collégiale Saint-Étienne de Capestang. Ce secteur est interdit aux véhicules, mais les vélos y sont autorisés. S’il est inondé, il faut emprunter la trace d’évitement par l’ouest.

On remonte dans une zone agraire, puis rejoint le canal du midi et le suit jusqu’à Argeliers. On a quitté l’Hérault pour l’Aude. Ne pas hésiter à faire un petit tour au cœur du village.

L'écluse
L'écluse
La Grande Maïre
La Grande Maïre
Sérignan
Sérignan
Vendres
Vendres
Vendres
Vendres
Vendres
Vendres
Nissan
Nissan
Capestang
Capestang
Capestang
Capestang
Canal du Midi
Canal du Midi

Minervois

On s’échappe d’Argeliers par une petite route, puis une piste mène au Pech de Bize, qui offre une vue imprenable sur la vallée de La Cesse, puis sur le village de Bize où on plonge par un sentier ancestral.

Dès lors, une fois de retour dans l’Hérault, la trace ne cesse de monter descendre jusqu’à l’autre bout du département. Singles et pistes font naviguer de colline en colline. Les sentiers en bord de vigne peuvent être lourds après la pluie. J’ai évité bien des singles pour minimiser les risques d’embourbage. Reste que ce secteur est particulièrement sinueux et exigeant, l’un des plus techniques du tour, notamment la descente da la Serre d’Oupia qui culmine au Mont Ségonne (ne pas manquer le single une fois arrivé aux éoliennes), puis la descente de la Pierre du Tourril, enfin la descente depuis l’oppidum de Mourrel-Ferrat.

On rejoint un temps le Canal du Midi, longe le lac de Jouarres avec une très sympa crêperie, avant de traverser les vignobles par des chemins moins exigeants qui mènent aux portes de la Montagne Noire. Après Féline, on entre dans une forêt d’immenses pins, en contrebas du sentier des marbrières, la région étant réputée depuis l’antiquité pour ses marbres rouges. On se retrouve sur la partie terminale de la Grande traversée de l’Hérault qui s’achève dans l’Aude, à Notre-Dame du Cros, chapelle qui se laisse peu à peu découvrir depuis les hauteurs. Il y a là une source, un torrent, une prairie où il est possible de camper, à condition de n’y laisser aucune trace.

Une petite route conduit à Caunes-Minervois, un des hauts lieux culturels du tour, une des capitales du pays cathare, avec son abbatiale, ses fontaines, ses ruelles.

Dans les bois
Dans les bois
Sous les pins
Sous les pins
Chapelle Notre-Dame du Cros
Chapelle Notre-Dame du Cros

Montagne noire

Il est temps de grimper et de changer de paysage. C’est désormais la montagne, avec beaucoup moins d’habitations. Des pistes forestières hésitent entre Aude et Hérault, avant d’entrer dans le parc naturel régional du Haut-Languedoc, puis dans le département du Tarn. Point de vue sur tout l’Hérault depuis le sommet du Saladou à 848.

La descente est tranquille jusqu’au hameau de Sales, puis on rejoint un GR qui exige un peu de poussage, avant de rejoindre des pistes et un single qui dévale vers Labastide Rouairoux. Le dimanche matin, c’est un point de ravitaillement stratégique, car toutes les boutiques risquent d’être fermées en arrivant plus tard à La Salvetat (du moins hors période estivale). Il faut se charger d’assez de nourriture pour tenir au moins jusqu’à la ferme du Devès où on arrive souvent le lendemain matin.

Après Labastide Rouairoux, on remonte dans la montagne par un single pentu à travers les genêts, traverse une forêt et le plateau d’Anglès. C’est un secteur qui fait très mal aux jambes. Enfin, on plonge vers La Salvetat, une petite ville avec de nombreux commerces (la plupart fermés le dimanche après-midi hors saison). Ne pas manquer les charcuteries sèches d’Éric Grousset et les pâtisseries de Xavier Flipo, ainsi que de remplir les gourdes à la source en contrebas du village, dont l’eau est réputée pour sa pureté.

Montagne noire
Montagne noire
Montagne noire
Montagne noire
Montagne noire
Montagne noire

L’Espinouse

Après La Salvetat, on entre dans la forêt domaniale du Somail, plantés de hêtres et de conifères, se maintenant à 1 000 mètres d’altitude. On contourne le sublime lac de Vézole, aux plages et sous-bois parfaits pour le camping sauvage et même la baignade en été. Il y a des gîtes couverts au-dessus du lac. On rejoint alors la trace officielle de la Grande traversée de l’Hérault.

Après le col de Fonfroide, ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée, la Piste des Crêtes conduit au sommet du tour et de l’Hérault, à 1 074 m. Peu avant le lieu-dit de Fagairolles, la ferme du Devès sert de bons repas pour qui sait s’annoncer, de préférence la veille. Les propriétaires du gîte nous préparent toujours des omelettes géantes (ils ont des œufs en stock puisqu’ils ont un élevage de volailles bio). On peut dormir là, mais y arriver le second soir exige d’être très costaud. On peut aussi se poser au gîte étape de Fagairolle. On peut y faire le plein d’eau, même y manger, à condition de prévenir Odile Alliès, la gérante. « Nous pouvons accueillir 19 personnes en dortoirs de 4 ou 6 places. Des sanitaires et une kitchenette sont aussi à la disposition des visiteurs pour 12 € la nuit. Comme le tarif est bas, les visiteurs ont peur de trouver des locaux vétustes, ils sont contents de la qualité quand ils découvrent la maison. Le relais est accessible toute l’année. »

Espinouse
Espinouse
Espinouse
Espinouse
Espinouse
Espinouse

Monts d’Orb

Après quelques points de vue remarquables sur le Caroux et l’ensemble du département jusqu’à la mer, où Sète est clairement visible, on mord sur l’Aveyron et le parc naturel régional des Grands Causses, puis quitte la grande traversée pour entrer dans les monts d’Orb. On descend vers Serviès, où se trouve un gîte départemental, avant de suivre le lit du Rieu Sec par une route tranquille qui mène à la piste du lac d’Avène, le village bientôt visible en contrebas. Inutile d’y faire un détour pour s’approvisionner hors de la période estivale.

Une fois le lac contourné par les hauteurs, on atteint le village de Ceilhes-et-Rocozels, où il y a une aire de camping au bord du plan d’eau du Bouloc, avec des sanitaires, ainsi qu’une épicerie et même un snack. Les horaires d’ouverture restent incertains. L’épicerie est fermée le dimanche après-midi.

Par la route, on grimpe au col de l’homme mort, d’où part une piste à travers une forêt de conifères et un immense champ d’éoliennes. On plonge dans une vallée, puis remonte. Après de forts pourcentages, on atteint à la magique forêt domaniale de l’Escandorgue, rien que son nom ayant la puissance d’un sortilège. J’ai choisi de tracer à travers, par un PR qui exige quelques poussages, mais offre des paysages parmi les plus beaux du tour. Avant d’arriver à l’aire de pique-nique du Roquet Escu, on passe sous des chênes multicentenaires.

Avène
Avène
Avène à VTT
Avène à VTT
Avène à VTT
Avène à VTT
Dans la forêt
Dans la forêt

Le plateau du Larzac

Dès la sortie de la forêt, on est sur Le Larzac. Au Caylar, on peut enfin se ravitailler à toute heure, au pire à l’aire d’autoroute. Plus loin, on croise quelques hameaux, quelques fermes, puis on entre dans le désert, parfois battu par un vent rageur. Des pistes ondulées révèlent des paysages grandioses, d’une pureté qui désoriente, d’une âpreté qui inspire le respect. Au nord-est, le massif de l’Aigoual, au sud-est la Séranne, au sud le mont Saint-Baudille. On surplombe les gorges de la Vis, le grand Canyon français, avant de trouver un single haché de nombreuses barrières qu’il est important de refermer. On arrive à Saint-Maurice-Navacelles où une guinguette est potentiellement ouverte sur le coup de midi, du moins durant les beaux jours.

Par la suite, un single s’élève au-dessus du cirque de Navacelles, puis atteint un plateau au sommet de la Séranne. Une ancienne cache utilisée durant la Seconde Guerre mondiale peut servir de refuge abrité. Plus loin, la piste mène en surplomb de la bucolique vallée de la Buèges où plonge une draille, à négocier avec la plus grande prudence. On commence par pousser jusqu’à atteindre le sommet de la falaise, le long de laquelle court le single. C’est impressionnant.

Le Larzac
Le Larzac
Le Larzac
Le Larzac
Le Larzac
Le Larzac
Larzac
Larzac
Gorges de la Vis
Gorges de la Vis

Vallée de la Buèges

Une fois dans la vallée, 400 m plus bas, ce n’est qu’un enchantement, un paradis caché, protégé de tous les vents, où s’épanouissent les cultures. En contrebas du village perché de Pégairolles-de-Buèges, la résurgence de la Buèges est une merveille de transparence cobalt, qui invite à la baignade, malheureusement interdite. Il est possible de bivouaquer dans ce secteur.

On pousse un peu pour s’en échapper, avant d’arriver à Saint-Jean de Buèges. Au-delà du village, on suit la rivière par une piste, puis un single. Si le gué est impraticable, on peut rester sur la rive gauche et rejoindre la trace à la hauteur du pont de Vareilles.

Après l’église Saint-André-de-Buèges et un bref passage sur la D1, on longe les flancs de la Seranne, sous la vierge plantée à la proue du Sanctuaire de Notre-Dame-du-Suc. Des pistes foncent sur Brissac, puis un single longe le château, avant de descendre dans le village. Une rue pentue, puis singles et pistes conduisent gentiment au bord de l’Hérault, qu’on remonte jusqu’à Cazilhac, où on découvre les roues à aubes, les meuses, qui remontent l’eau vers les jardins maraîchers depuis le XIXe siècle.

Après ce secteur, on rejoint Ganges, avec de nombreux commerces et une grosse boutique de cycles.

Vallée de la Buège
Vallée de la Buège
L'autoroute du Larzac
L'autoroute du Larzac
Pégairolles-de-Buèges
Pégairolles-de-Buèges
Résurgence de la Buèges
Résurgence de la Buèges
Saint-Jean-de-Buèges
Saint-Jean-de-Buèges
Saint-André-de-Buèges
Saint-André-de-Buèges
Brissac
Brissac
Brissac, le parc
Brissac, le parc

Le pays des Garrigues

Après s’être ravitaillé, il est temps de s’élancer pour les deux dernières parties du tour, très contrastées. Dès la sortie de Ganges, on entre dans une ancienne carrière, truffée de singles, où il est parfois difficile de ne pas quitter la trace. À la fin de ce secteur, on tombe sur un portail que je n’ai jamais vu verrouillé. Après un court bout d’asphalte, on attaque une piste avec un pourcentage démoniaque. Du sommet, on plonge sur Montoulieu, avant de grimper Le Baladas. Au sommet, on entre dans le Gard et on peut se reposer, voire dormir, au prieuré de Notre-Dame de Monnier. La prairie est parfaite pour le camping.

Une descente rapide rejoint Pompignan, village célèbre pour ses carrières. On emprunte la fameuse route nationale, une ancienne voie taillée dans la pierre qui nous fait franchir la crête de Tout Auras, après laquelle on plonge vers des villages entre Hérault et Gard. On en a terminé des gros dénivelés, même si quelques coups de cul éprouvants se dissimulent encore.

À travers les vignes, on rejoint Vacquières, puis une piste exigeante nous fait grimper dans le bois de Paris. Peu avant le sommet, à quelques mètres de la trace sur la gauche, un single descend vers une grotte où pourquoi pas s’abriter en cas de déluge ou prendre le frai en été. Il est possible de grimper au sommet du massif pour un beau point de vue sur la plaine. Un single, puis une piste nous font descendre vers Garrigues, puis des singles zigzagues jusqu’à Saussines, bon point de ravitaillement sur la place centrale.

On rejoint le Vidourle, frontière naturelle entre Gard et Hérault. On le suit plus ou moins fidèlement, passant à proximité d’une falaise réputée pour sa via ferrata, puis après Villetelle et l’autoroute A9, on tombe sur le site d’Ambrussum, avec les vestiges de son pont Romain et son musée archéologique. On continue sur la rive droite du Vidourle, passe sous des ponts en poussant, puis après Marsillargues, on entre dans le Gard. Pour sauter le canal du Rhône à Sète, une embardée en Petite Camargue mène à Aigues-Mortes, où on ne manque pas les fougasses à la fleur d’oranger de la boulangerie Olmeda, dans la rue principale.

Saussinnes
Saussinnes
Saint Sériès
Saint Sériès
Le Vidourle
Le Vidourle
Vers Villetelle
Vers Villetelle
Ambrussum
Ambrussum

Le littoral

Direction la mer et les plages. Après Aigues-Mortes et quelques secteurs sableux et des singles au bord de l’étang du Ponant, on rejoint le Vidourle, puis le franchit et arrive à La Grande-Motte. Après un petit détour par la plage, on traverse la ville par des pistes cyclables, et surtout des chemins sableux en sous-bois qui font mal aux jambes. On quitte les pinèdes pour le chemin de halage du canal du Rhône à Sète. Sa longue ligne droite, reposante si on n’a pas le vent de face, conduit à Carnon et Palavas. La trace officielle continue tout droit vers l’abbaye de Maguelone, puis la passerelle du Pilou, qui ferme en fin d’après-midi (20h30 en été, mais seulement 17h30 début avril et 17h en hiver). Si on arrive trop tard à Palavas, on contourne l’étang de l’Arnel. Après Maguelonne, des chemins et sentiers longent l’étang de Vic, avant de mener au pied de la Gardiole.

Pas question d’explorer tous les singles, de se fracasser contre les cailloux innombrables, on monte le plus tranquillement possible jusqu’au au sommet du massif pour découvrir la vue sur la mer et sur Sète, avant de basculer sur la face nord, de s’amuser dans quelques derniers secteurs techniques et de foncer vers Poussan.

Maison du Méjan
Maison du Méjan
Palavas
Palavas
Gardiole
Gardiole
Gardiole
Gardiole

Source : Carte des régions de France