Jeudi 1er, Balaruc

Les copains artistes qui lisent mon journal ne s’inquiètent pas de me voir me torturer, contrairement aux autres copains. Mon journal n’est pas toujours enthousiaste ni enthousiasmant, mais je ne peux pas l’édulcorer plus que je le fais déjà.

Matin
Matin

Vendredi 2, Balaruc

Sur le papier CrewAI, c’est génial. On peut définir des prompts qui se renvoient la balle, sans aucune intervention de l’utilisateur. J’ai réussi à créer automatiquement un plan de roman détaillé en 20 chapitres, avec 20 points chacun, mais je n’ai toujours pas réussi à le faire en français et à garder le contexte. Mistral AI a imaginé une histoire qui se passe à Venise au xviie et le plan commence par une poursuite en bateau à moteur dans les canaux.

Après-midi
Après-midi
Soir
Soir
Soir
Soir

Samedi 3, Balaruc

L’art ne peut rien pour ma santé mentale si mon corps ne va pas. Depuis quelques jours, j’effectue des séances d’étirements qui me tordent de douleurs, mais j’en sors grandi.


J’ai créé le dataset vectorisé de l’œuvre de Manchette et l’ai interrogé, sans que les réponses m’impressionnent. Je le publie pour laisser trace, après un petit échange avec Jérémy Bouquin. Il me faut aboutir à quelque chose de plus convaincant, mais ces expériences avalent beaucoup de temps et d’euros.

L'Hérault
L'Hérault

Dimanche 4, Balaruc

Il serait peut-être temps que je renonce à tordre la réalité autour de moi et me centre sur ce que je pense juste de faire. Si c’est écrire, écrire, parce que j’en éprouve du plaisir et du soulagement, sans tout gâcher en attendant quoi que ce soit en retour. Pourquoi en vouloir davantage ? Revendiquer l’amateurisme. Ne prendre que le bon d’une pratique. Ce serait simple si l’art était un divertissement, alors qu’il est existentiel, et implique de toujours tout remettre en cause. La philosophie positive ne lui vaut rien, elle lui est même nocive. Et les considérations marchandes ne valent pas mieux. L’art n’est pas une affaire de goût, mais d’engagement.

Henry Miller à Anaïs Nin : « One thing I don’t worry about… is what people think, how they misinterpret things. There’s nothing you can do about that… What amazes me more and more is how much people do understand when you give them the full dose, when you hold back nothing. »

Quand j’ai tout donné, je ne devrais plus me poser de question. Je m’en suis trop posé avec Le Code Houellebecq, peut-être même en écoutant Lilas, en essayant de prendre en compte son ressenti. Pourquoi pas celui d’un autre, puis d’un autre, pour finir avec une œuvre qui n’a plus de rapport avec moi ?

Si un regard extérieur peut ouvrir de nouvelles pistes, il peut tout autant nous faire dérailler et nous précipiter dans un labyrinthe dont nous ne sortons jamais. Retenir cette leçon. Tout donner, puis ne plus être attentif qu’aux murmures de surface. L’autre solution : tout donner tout en publiant en temps réel, et alors les remarques façonnent la suite, comme si elles venaient de nous même. Il s’agit d’un autre procédé d’écriture, moins douloureux peut-être, celui qui a porté One Minute tout au long de 2015.

Accepter l’avis de tiers, c’est une nouvelle faiblesse de ma part. Mes doutes, logiques, légitimes, bienvenus, sans quoi il ne peut exister de création, m’ont poussé à douter de toutes les émotions ressenties tout au long des mois de travail. Je me suis trahi moi-même, victime de l’ambition de plaire. Je ne dis pas que les suggestions étaient mauvaises, simplement que dans ce métier de l’édition il ne sert à rien d’écouter qui que ce soit sauf en échange d’un chèque, parce que sinon toutes les opinions sont potentiellement audibles, et c’est à devenir fou.


Suite à une note de Nathalie Zberro, visant à rappeler que la plupart des éditeurs ne sont pas plus riches que la plupart des auteurs, je poste un petit commentaire : « Dans l’industrie en général, quand un produit rapporte moins, on produit moins pour diminuer les frais et les charges, et souvent on augmente le prix. Dans l’édition, durant longtemps, on a adopté la stratégie inverse : les auteurs édités étaient un moment heureux, puis déchantaient, puis les éditeurs, puis même les libraires qui se transformaient en manutentionnaires. Beaucoup d’éditeurs changent de stratégie, mais l’ensemble du marché continue de surproduire, ce qui implique une réduction des revenus pour tous les acteurs (parce que surproduire crée des vocations non économiquement viables, tant côté auteurs qu’éditeurs). OK, l’édition n’est peut-être pas une industrie comme une autre, dans ce cas elle ne peut tenir qu’avec des subventions ou du mécénat. »

Régate
Régate
Régate
Régate
Régate
Régate
Régate
Régate
Régate
Régate

Lundi 5, Balaruc

Pic Saint Lou
Pic Saint Lou
Pic Saint Lou
Pic Saint Lou
Pic Saint Lou
Pic Saint Lou
Mas de Londres
Mas de Londres
Pont du Diable
Pont du Diable

Mardi 6, Balaruc

Mon amie Line, fidèle et sincère, aux exigences littéraires sans faille, a détesté Le Code Houellebecq. « Ce n’est pas un livre de toi. » Elle me conforte d’en revenir à ma version originale, la version hard core. Ça ne changera rien au texte dans le fond. Au moins, il sera dans sa forme naturelle, celle de sa naissance, fidèle à ma première année d’expérience avec les IA, dont il sera le témoignage, mon journal en racontant l’envers. Il est temps de me débarrasser de ce fardeau et de passer à autre chose. Mais pas question de renoncer à l’expérimentation. J’envoie aux cinq éditeurs qui avaient le manuscrit mon souhait de ne plus publier le texte.

Un éditeur historique m’écrit aussitôt pour me dire qu’ils ont beaucoup discuté du roman, mais que la partie supposée écrite par une IA, la partie sur Houellebecq, ne les convainc pas. Trop artificielle (ce qui est justement le propos — l’éditeur le comprend bien, mais pense que les lecteurs n’accrocheront pas).


Message d’invitation à un salon où il est stipulé qu’il n’est pas question de parler d’IA, et encore moins d’arriver avec des œuvres produites grâce aux IA, tout cela pour défendre les auteurs. Est-ce me défendre que m’empêcher de traiter d’un des sujets les plus brûlants de notre époque ? Quand on a peur du changement, on subit le changement dans la terreur. Mon message aux organisateurs : si vous voulez défendre mes droits, commencez par me proposer une rémunération pour venir chez vous.


Repas, le soir. Une femme s’assoit en face de moi, elle pue tant la clope qu’elle vient de fumer que je suis obligé de me lever et de lui dire qu’elle pue. Ça m’échappe, mais c’est comme si elle m’avait roulé une pelle avec sa langue râpeuse et nauséabonde. J’aurais dû ne rien dire et changer de place. Je manque encore de tact.

Mercredi 7, Balaruc

Maintenant que j’ai décidé de ne plus passer par les éditeurs pour Le Code Houellenbecq, je me sens beaucoup plus léger, prêt à me lancer dans Le Jardin de l’Éternité. Si Pierre avait accepté le roman en septembre, il serait bouclé désormais. Si je devais écrire le même livre aujourd’hui, ce serait un autre livre, parce que la technologie a déjà beaucoup évolué, parce que je la maîtrise mieux. Je suis capable de créer du Houellebecq beaucoup plus réaliste, mais ça ne m’intéresse plus, parce que je sais le faire. Je vais désormais pousser en moi-même, voir en quoi ces technologies me transforment et changent mon regard sur le monde.


Bouzigues. Je sors de chez mon coiffeur et m’installe sur un banc face à l’étang et à la ligne des parcs à huîtres, Sète flotte sur la gauche, le village s’étale dans mon dos et sur ma droite, et quasi invisible, au loin sur la colline, la nationale gronde désagréablement. Douceur printanière, bonance, onctuosité de l’air qui porte le moindre murmure et l’amplifie. Il paraît qu’en vieillissant on supporte de moins en moins les bruits. Alors je suis vieux depuis une éternité.

Double nécessité : ne pas cesser les expérimentations avec les IA, mais ne pas négliger le journal, et notamment cette écriture en extérieur que j’aime par-dessus tout, parce qu’elle me procure un plaisir immédiat, une sensation de vie entière et complète, mes poumons gonflés de délicats picotements.

De l’importance des contrastes, de tendre ma vie entre des opposés, entre la station assise devant l’ordinateur et le VTT, entre l’écriture hypertechnologique et sa forme la plus ancienne, la plus éculée, même si je la pratique encore au clavier, mais posé sur mes genoux. Revenir au manuscrit ? À l’aquarelle ? Je doute d’en être encore capable.

Il y a toujours chez moi la tentation de raviver des plaisirs et des gestes anciens, par nostalgie, mais ces envies me traversent sans adhérer, balayées par des impulsions nouvelles. Je reste attiré vers le lendemain, obsédé par la nouveauté scientifique, technologique, esthétique… Voilà peut-être pourquoi je ne vais plus dans les musées : j’ai appris dans leurs galeries à être celui que je suis, à voir comme je vois, à sentir comme je sens. J’ai retenu toutes les leçons pour devenir créateur à mon tour.

J’ai sans doute tort. Chaque fois que je me retrouve face à des œuvres anciennes, que j’ai aimées ou même dont j’ignorais tout, j’en reste éberlué, mais leur travail sur moi s’est déjà produit en grande partie, et consacrer à nouveau du temps aux musées et à leurs merveilles serait pour moi comme tenter de ressusciter de vieilles passions. Mais, comme je me dois de poursuivre l’écriture in situe, je dois aussi reprendre cette habitude du in museum, une autre forme d’extérieur, avec les œuvres comme des fenêtres sur des imaginaires infinis. Donc me promettre de reprendre des déambulations curieuses. Dans l’attente d’une image, d’une émotion, d’un signal qui viendrait en moi créer de nouvelles connexions et de nouveaux surgissements.

Il s’agit d’une discipline, comme les étirements matinaux, la lecture, la marche, le vélo… Des gens s’ennuient, s’avachissent devant des écrans durant des heures quotidiennement ; je ne sais pas comment ils se débrouillent. J’ai vu mon père passer les sept dernières années de sa vie dans la non-vie, à souffrir de son manque d’envie et de curiosité, et à répandre autour de lui de la souffrance et du ressentiment. La même pente me menace. Je la devine dès que les choses ne se passent pas comme je le voudrais, mais jusqu’à présent j’ai trouvé la force de me remettre en marche, et jamais je ne renonce à la discipline, ce qui est sans doute le plus important. Ne pas négliger ma colonne vertébrale.

Mon cerveau peut changer de mode soudainement. C’est comme si l’eau s’accumulait derrière un barrage avant de soudain se libérer, et que tout revienne à la normale, avec au passage quelques enseignements retenus, gravés j’espère en profondeur. Je ne perds jamais espoir, même quand je déprime, car je sais ces phases de doute nécessaires, et préliminaires aux grands moments de libération qui seuls chez moi autorisent l’écoute et la créativité.

Bouzigues
Bouzigues

Jeudi 8, Balaruc

Python, de Nathalie Azoulai, symptomatique de la France contemporaine : on y publie le récit de quelqu’un qui veut devenir codeur et non les récits des codeurs avec leur vision du monde déjà façonnée par le code. J’ai 60 ans, j’ai appris à coder il y a 45 ans, tout seul, dans mon village, sans l’aide de personne, seulement des revues de micro-informatique de l’époque. Le code est une innovation du xxe siècle. C’est à cette époque qu’il fallait écrire Python (ou Pascal, ou Colold, ou Basic…), pas aujourd’hui quand le Python est devenu une langue vernaculaire. Ce récit de Nathalie Azoulai est celui d’une femme qui a raté un train à plusieurs reprises. Ce récit dit l’arriérisme du monde éditorial.


Mon père chassait pour connaître l’extase, j’écris pour connaître l’extase, je fais du vélo pour la même raison. Est-ce une fuite, la peur de quelque chose ? Peut-être de la mort, c’est bien possible, mais c’est surtout, et avant tout, une quête de vie.

Samedi 10, Balaruc

Tel auteur vante son nouveau roman avec un verbatim, qui montre une belle erreur de ponctuation, tel autre, les toutes premières lignes, avec une hideuse répétition. Tout cela me saute aux yeux, et je suis aveugle quant à mes propres textes. Mais à quoi bon travailler avec un éditeur si c’est pour laisser passer des bourdes pareilles ?

Dimanche 11, Balaruc

Moins les gens ont d’expérience avec les IA, plus ils en parlent (en mal). Je ne suis ni pour, ni contre, je cherche à comprendre. J’ai passé ma vie à chercher à comprendre et je continue, parce que mieux comprendre, c’est aussi mieux sentir, mieux éprouver.

Lundi 12, Balaruc

Les auteurs se gargarisent de leurs retours de lecture, ils s’accrochent à des lambeaux de reconnaissances. Moi, j’aimerais avoir des retours de non-lecture, je les trouverais plus instructifs.


Les amis de ThauTV m’interviewent durant près de quatre heures. Ils se sont lancés dans un projet fou de témoigner des figures locales.

Mèze
Mèze

Mardi 13, Balaruc

Belle discussion matinale avec Jean-Marc Quaranta, spécialiste de Proust et de ses manuscrits. Il m’explique que Proust trouve sa forme quand il passe des feuilles volantes aux cahiers reliés. Ou comment l’outil influence l’écriture. Je suis si conscient de cette influence que je ne cesse pas de la travailler, au point de mettre au second plan ce que je pourrais avoir à dire.


Endormi tôt, réveillé avant minuit par un cauchemar. Une vision épouvantable de l’enfer où les morts, en l’occurrence mon père, passent leur temps à chercher leur nom gravé en braille sur un tore, sorte de machine kebab, qui tourne devant eux. Aucune idée de ce qu’il advient quand le nom est trouvé.

Mercredi 14, Balaruc

Quand ChatGPT connaît un sujet, surtout côté code, ses réponses ne manquent pas d’intérêt. En revanche, sur des problèmes difficiles, le bull shitting est monnaie courante et la perte de temps monstrueuse. Je me demande si je ne vais pas finir par perdre la capacité de chercher des solutions par moi-même à force de questionner les machines.

Jeudi 15, Balaruc

Je n’ai pas le temps de publier Le Code Houellebecq, qu’il est déjà piraté. C’est la plus belle des consécrations. Je m’amuse souvent à chercher les versions piratées des livres des copains, pour y jeter un œil sans les acheter, et souvent je ne les vois jamais surgir, preuve que tout leur marketing n’est que foutaises dans un entre soi nauséabondes.

Poussan
Poussan

Samedi 17, Balaruc

Écrire Le Code Houellebecq m’a fait souvent rire aux éclats. C’est mon texte le plus humoristique. Je dois avoir un humour très spécial.

Castelneau-de-Gers
Castelneau-de-Gers

Dimanche 18, Balaruc

Une idée géniale de Lionel, l’éditeur de One Minute : générer une vidéo pour chacune des minutes. C’est encore trop tôt, aucun service public disponible pour ça, mais je me prépare. J’ai malgré moi écrit le scénario d’un long métrage. Je vais bientôt pouvoir donner vie à Sara Cash.

Lundi 19, Balaruc

Quand t’as pas vraiment de succès avec tes bouquins, tu fais chier le monde sur les réseaux sociaux. Quand tu triomphes, tu te tais.


Je viens d’analyser les prompts derrière Novelcrafter, et donc toute sa logique : ça ne peut guère aider pour écrire un roman, où même une novella, car impossible de passer l’ensemble du contexte au fil de l’écriture. Il faut donc sans cesse effectuer des résumés pour recadrer les IA, ce qui est plus pénible qu’écrire tout seul.


Je rechigne à me remettre au travail. Au prétexte du retour des allergies, je passe la journée à traînailler.


Je lis les pensées de beaucoup d’auteurs : « Moi, j’écris avec mes tripes. Je n’ai pas besoin de béquilles. » Je sens leur regard méprisant, même quand ils ne me connaissent pas. Et moi, je pense, à toutes les béquilles dont ils abusent et auxquelles ils ne pensent pas, parce qu’ils sont aveugles.


J’écris quelques lignes du Jardin de l’Éternité.

Mardi 20, Balaruc

Bilan de l’autolancement du Le Code Houellebecq : 267 ebooks, 3 papiers, un commentaire élogieux sur Amazon (dont j’ai la pudeur de ne pas me gargariser sur les réseaux). Ainsi va la vie de la plupart des livres. Je n’en souffre pas du moment que je regarde vers l’avenir. L’écriture est toujours un plaisir et je devrais me contenter d’écrire.

Mercredi 21, Balaruc

Raconter la même histoire, et notamment la mienne, successivement selon toutes les stratégies narratives théorisées, afin de voir ce que par elles-mêmes elles induisent comme réminiscences, introspections, projections…


Comme écrire fait parfois mal, non pas l’écriture elle-même, mais tout ce qui l’accompagne socialement, j’ai souvent envie de coder, puisque la récompense est immédiate. L’idée du jour : créer un assistant éditorial branché sur toutes les IA du marché à la façon de Novelcrafter.

Jeudi 22, Balaruc

J’aime écrire un texte à la première personne et au présent, un texte presque nécessairement subjectif, puis le transposer à la troisième personne au passé. Cette opération alchimique ajoute de la couleur, de la distance, impose des nuances supplémentaires, et c’est sans doute la technique narrative qui vaudra pour Le Jardin de l’Éternité.

Vendredi 23, Balaruc

J’ai un petit sexe parce que je suis intelligent.

Dimanche 25, Balaruc

Faire ce que les autres font très bien ne m’a jamais intéressé. C’est une malédiction, parce que ce refus entraîne une inévitable solitude. Je n’ai pas choisi cette façon d’être et je serais plus heureux si je savais me conformer.


Une idée de journal quotidien automatique me trotte dans la tête. L’IA commence par lire les derniers articles que j’ai bookmarkés, les lit, les résume, effectue une requête RAG sur mon journal, puis génère un texte sur ces articles, qui sera ensuite réécrit dans mon style. Et l’opération se répéterait automatiquement tous les jours.

Matin
Matin

Lundi 26, Balaruc

Je continue d’écrire gentiment Le Jardin de l’Éternité, pour me faire plaisir, avec plaisir, et je n’ai pas utilisé la moindre IA pour me venir en aide, du moins pas encore.

Mardi 27, Balaruc

Des auteurs ont des voix fortes et puissantes alors que je ne fais que murmurer.


Décision de publier Le Jardin de l’Éternité au fil de l’écriture dans des billets en deux parties : un chapitre du roman versus son envers pour entrer dans la tambouille.

Mercredi 28, Balaruc

Je bricole un système assez délirant, avec IA et automatisation Python, qui me démontre une fois de plus que nos travaux intellectuels et artistiques ne peuvent plus être les mêmes que par le passé. Je ne sais pas ce qui restera de notre civilisation. Plus grand-chose, et peut-être que c’est pour le mieux puisqu’elle est arrivée en bout de course de sa logique productiviste. Problème, bien sûr : les IA participent à cette même logique.

Jeudi 29, Balaruc

François me point vers l’exposition IA-Loo Reed de Laurie Anderson. Et je me lamente. Quand je fais la même chose avec Rimbaud, ça n’intéresse personne. François me répond : « Tu n’es pas la veuve de Rimbaud. »

Roquebrun
Roquebrun
Olargues
Olargues
Combes
Combes